Szentkereszty-Bethlen de Câmpia Turzii

Si la route vous a amené jusqu'à Câmpia Turzii, dans le dép. de Cluj, découvrez un imposant manoir qui est érigé dans le style du classicisme, quelque part dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le bâtiment fait partie d'un ensemble de 5 anciens châteaux positionnés sur un même axe géographique et situés à faible distance les uns des autres.

Celui-ci s'appelle Szentkereszty-Bethlen ‒ le manoir qui a tout vu. Peut-être qu'aujourd'hui les murs ne vous diront pas grand-chose, mais vous serez certainement surpris d'apprendre que l'histoire du bâtiment marque les principaux thèmes majeurs dans la vie de ceux qui l'ont vécu : l'amour entre Ödön Bethlen et Margit Huszár, la constitution de leur famille, la naissance de leurs deux enfants, puis la guerre et la mort, plus précisément la fuite de la famille des durs combats de la Seconde Guerre Mondiale et la mort de la madame. Le manoir est devenu un hôpital militaire soviétique en 1945 et ensuite, la forme sous laquelle il a réussi à durer pendant les dernières décennies était celle d'un établissement d'enseignement.

Visitez-le, admirez-le et laissez votre imagination projeter les images du passé, que seul le Manoir Szentkereszty-Bethlen a pu voir depuis plus de deux siècles.

La famille Szentkereszty est originaire de Haute-Hongrie, de Szentkereszt, celui qui a lié ce nom aux terres du centre de la Roumanie d'aujourd'hui étant András Szentkereszty, qui s'est installé en Transylvanie à l'époque du prince Mihály Apafi I. Au fil des siècles, les membres de la famille ont occupé des diverses fonctions publiques importantes, tout en ayant plusieurs domaines situés dans l'ancien département du Royaume de Roumanie appelé Trois Chaises, dans la partie occidentale du Pays sicule appelée le Siège de Mureș et dans le Comté de Târnava.

La propriété de Câmpia Turzii a été capitalisée par le Baron Zsigmond Szentkereszty (II.), né en 1817. Celui-ci avait une activité militaire et politique importante.

Après la Première Guerre Mondiale, l'immeuble a été acheté par le riche propriétaire terrien Bethlen Ödön, qui vivait ici avec son épouse, Margit Huszár, et ses deux descendants - Katalin et Ödön, nés même dans le manoir.

Dans ses mémoires, Katalin Bethlen décrit le manoir paternel comme étant une véritable ville indépendante : « Le bâtiment principal se composait de quinze pièces. À côté du manoir, il y avait encore deux bâtiments annexes, dont l'un abritait la cuisine, le garde-manger et la chambre de la cheffe cuisinière et l'autre abritait la buanderie et un appartement utilisé par le chauffeur de la famille. À droite de la porte, il y avait un court de tennis et un jeu de quilles. En face de la porte, dans la cour de l'autre côté, il y avait la maison du cocher, la maison du jardinier, une grande cave à vin, l'écurie, l'entrepôt, plusieurs serres et un grand potager ».

De plus, c'est un lac artificiel entouré d'un petit parc qui était aménagé autour du manoir, qui communiquait dans le passé par un canal avec le lac artificiel du manoir voisin, Paget. Une manière de cultiver l'esprit du voisinage, on pourrait dire, puisque le lac Paget était continuellement alimenté en eau qui jaillissait d'un monticule voisin.