Citadelle Ika

À l'extrémité nord du village de Cernatul de Sus, au-dessus de la confluence des rivières Ika et Cernat ou Pârâul Mare, se trouve une montagne appelée "Várbérc" (le Pic de la Forteresse), sur laquelle se trouve la Citadelle Ika - un monument récemment restauré, dans un état relativement intact, situé dans l'ancien Comté Trei Scaune, aujourd'hui le Département de Covasna ou, comme l'appelle les habitants, la Tour Tronquée de Cernat.

La citadelle est une forteresse allongée avec des murs parallèles, incurvée à ses extrémités étroites, ayant des tours attachées aux murs de la citadelle sur les côtés est et ouest. Les fouilles et les aménagements menés autour de la tour sud ont révélé un riche matériel archéologique composé de fragments de poterie, de clous, de pointes de flèche, d'aiguilles en bronze et d'une boucle de ceinture. 

L'exploration d'une partie de l'ancien mur de la citadelle montre que la tour cylindrique de la citadelle a été construite plus tard, probablement au XIVe siècle. La citadelle proprement dite est plus ancienne que cette tour, datant probablement du XIIIe siècle. La citadelle Ika doit être considérée comme une forteresse majeure.

Il est possible qu'elle ait reçu son nom actuel après l'effondrement de la partie supérieure de la tour sud, car elle était appelée la Citadelle Tronquée à partir du XVIIIe siècle, tandis que le nom de Citadelle Ika lui a d'abord été attribué par János Ferentzi et plus tard par Balázs Orbán, en référence au légendaire chef de guerre Ika.

La citadelle est associée à d'innombrables croyances populaires, selon lesquelles elle était autrefois considérée comme étant protégée par une force invisible et qu'aucune pierre déplacée ne peut rester impunie. Selon l'un de ces contes populaires, le meunier qui vivait sous le pied de la citadelle, en étant bouleversé par sa femme hystérique, décida de briser le côté nord de la citadelle pour qu'elle puisse tomber sur le moulin et le démolisse, mais il toucha à peine les pierres avec sa main, moment où ses mains se desséchèrent et une soudaine pluie battante balaya le moulin en même temps que la femme du meunier.

Une autre histoire raconte que, dans le contexte d'un pari fait, un jeune homme commença à démolir le sommet de la citadelle, mais il fut instantanément frappé par un éclair surgi du néant. La croyance populaire et ces histoires et légendes préservées dans le folklore protégeaient le château de la destruction finale.

Il y avait aussi des légendes sur la construction du château. Selon l'une d'elles, celui-ci aurait été construit par des géants. Ils étaient « si grands que l'un d'eux se tenait avec un pied dans le ruisseau et donnait les pierres à son compagnon, qui les plaçait dans les murs de la tour située au sommet de la colline ».

Il y a aussi une histoire consignée selon laquelle la citadelle a été construite par l'un des commandants du roi Póka, qui a fui la Forteresse Balvanyos mais n'y a pas vécu longtemps parce qu'il a été tué dans une bataille qui a eu lieu à proximité. Son nom est encore conservé pour dénommer un lieu précis qui s'appelle « le Monticule de Póka », situé à côté de la route de Târgu Secuiesc.

Selon une autre légende, pendant un certain temps, un géant ailé a déménagé dans la tour, après quoi un énorme serpent l'a suivi, qui était si grand qu'il a pu enrouler sa queue autour de la tour et a incliné la tête pour boire de l'eau dans le ruisseau. Il a pris possession de la place et la légende dit que, à un moment donné, un chevalier qui venait de loin, nommé Ika le Brave, aurait réussi à tué le serpent.