A seulement 20 km de la ville de Roman, au cœur d'un parc romantique, vous découvrirez un lieu de conte de fées : le Château Sturdza de Miclăușeni. Avec une histoire pleine de personnages fascinants et l'air d'une époque où l'élégance et l'érudition faisaient davantage partie des valeurs et des préoccupations de la haute société, une visite au château de Miclăușeni est une merveilleuse occasion de revisiter les temps passés, grâce au pouvoir de l'imagination.
Bien que l'histoire du domaine s'étende jusqu'au XIVe siècle, la période de gloire du domaine coïncide avec celle dans laquelle les époux George Sturdza et Maria Ghica, la fille du grand politicien Ion Ghica, ont vécu ici. Ils ont construit l'actuel château d'inspiration gothique entre les années 1880 et 1904 sur l'emplacement d'un ancien manoir construit en 1755.
La devise de la famille Sturdza, « la Beauté brille partout », gravée en latin sur toutes les façades du château, était une expression révélatrice pour l'ambiance de style « Belle Époque » qui régnait ici dans les années précédant le déclenchement des grandes guerres. On peut imaginer, en flânant dans les élégants salons, les grandes personnalités de l'époque qui ont participé ici aux soirées culturelles organisées par la famille Sturdza-Ghica : le roi Carol I, Mihail Kogălniceanu, George Enescu, Nicolae Iorga et bien d'autres.
Personnalités marquantes
George Sturdza et Maria Ghica n'avaient qu'une seule fille, Catherine. Elle est devenue une jeune veuve après la mort de Șerban Cantacuzino et elle n'a pas eu d'enfants, mais a adopté son cousin, Matei Ghica Cantacuzino, qui est devenu à l'âge adulte l'un des héros de l'aviation roumaine. À l'arrivée de la guerre, lorsqu'elle a dû quitter le château pour se réfugier à Rome, Catherine a sauvé beaucoup d'objets extrêmement précieux, des livres religieux et des objets liturgiques, qu'elle a ensuite donnés au Monastère de Miclăușeni.
Le dévouement de cette femme courageuse à l'histoire de ses ancêtres nous permet de pouvoir admirer ces objets de nos jours. Catherine est également celle qui, en 1947, a fait don au Diocèse de Roman du château Miclăușeni, du parc et de l'église fondée par ses ancêtres pour pouvoir y installer un couvent de religieuses. Vers la fin de sa vie, elle entra au couvent pour devenir moine, en prenant le nom de mère Macrina.
Trésors inestimables
La bibliothèque Miclăușean était une collection privée composée d'environ 60.000 volumes, y compris des incunables et de nombreuses premières ou très rares éditions. Elle a été réalisée par le chancelier Dimitrie Sturza et ses fils, Costache Sturza-Şcheianu et Alexandru Sturza-Miclăușanu, ainsi que par le fils de ce dernier, Dimitrie A. Sturza, un important homme de culture et ancien président de l'Académie Roumaine.
La collection comprenait aussi bien des livres roumains (la plupart des premières éditions des XVIIIe et XIXe siècles, des copies de presque toutes les chroniques roumaines, ainsi que des imprimés ou des manuscrits religieux des XVIe et XIXe siècles) que des livres étrangers (de nombreuses premières éditions de la littérature européenne, des écrits philosophiques de l'antiquité et du Moyen Âge, des œuvres d'histoire ou avec une signification morale et religieuse, ainsi que des collections de magazines). Tous ces volumes étaient bien sûr d'une valeur inestimable, aussi bien matérielle que surtout culturelle : trois des cinq premières traductions roumaines connues (de la fin du XVe siècle et du XVIe siècle) provenaient de Miclăușeni ou de la Şcheia : le Psautier de Şcheia (environ 1500-1559), le Psautier de Voroneț (environ 1500-1559) et le Codex Sturdzanus (1580-1619).
Malheureusement, seuls quelques milliers de livres ont pu être récupérés dans la collection et ils se trouvent actuellement au Diocèse de Roman, à la Bibliothèque Universitaire de Iaşi, et certains documents sont en possession des Archives de l'État. De nombreux volumes extrêmement précieux ont malheureusement disparu sans laisser de trace dans les années 1944-1945, lorsque Catherine Sturdza Cantacuzino était réfugiée à Roman. Les livres que Catherine a pu sauver ont ultérieurement été confisqués par les services de la Sécurité d'État et sauvagement détruits.
Expériences uniques
De nos jours, le château est mis en valeur par de nombreux événements réalisés avec l'implication de la communauté, qui recréent l'ambiance du passé. Les visiteurs peuvent découvrir toutes les histoires du domaine de Miclăușeni racontés par des guides spécialisés, ils peuvent séjourner dans la Maison Macrina - un bâtiment historique situé à proximité du château, ils peuvent dîner au restaurant du Château et rentrer chez eux avec des souvenirs ou avec des spécialités gastronomiques produites localement.
À partir de 2024, le Château est entré dans un vaste processus de restauration qui s'étendra sur une période d'au moins 24 mois.