Château Huniade

Situé au vieux centre-ville de Timișoara, le Château Huniade représente un symbole de son identité historique et culturelle, étant probablement l'un des plus anciens bâtiments en activité de la région de Banat.

Il a été construit sur les ruines d'un château médiéval du XIVe siècle, érigé par Charles Iᵉʳ Robert, le roi de Hongrie.  Un autre personnage emblématique de l'histoire du château est Jean Hunyadi, car celui-ci a consolidé le château et l'a utilisé comme résidence, à l'époque où il était dirigeant administratif du comitat de Timiș. Le château est resté dans la propriété de la famille jusqu'à la mort du roi Matthias Corvin. Il a été visité par les rois de Hongrie, étant un lieu de repos dans leurs voyages dans la région.

Le château a été détruit pendant le siège ottoman de 1552, et ce que nous pouvons voir aujourd'hui a été construit plus tard. Après la libération de l'occupation ottomane, une caserne d'artillerie y fut construite autour de l'année 1727. Tous les murs de l'ancienne résidence médiévale reposent actuellement sous terre, étant enfouis sous la cour intérieure du château et sous les espaces intérieurs. Le bâtiment, dans sa forme actuelle, appartient au style éclectique, étant décoré dans l'esprit du courant romantique avec des éléments néo-gothiques. 

Aujourd'hui, le château abrite les sections d'archéologie, d'histoire et de sciences naturelles du Musée National du Banat. Actuellement en cours de réhabilitation, il conserve une place importante dans la vie de la communauté grâce aux événements qui ont lieu chaque année dans le parc qui entoure le château et qui recréent l'ambiance du Moyen Âge.

Les débuts du château médiéval sont liés au nom du roi de Hongrie, Charles Iᵉʳ Robert, qui vécut à Timișoara pendant une courte période, entre les années 1315 et 1323. Il est très probable qu'il y ait eu une construction auparavant, mais elle a été améliorée et agrandie pour répondre aux besoins du roi et de sa suite.

À la fin du XIVe siècle, le château est à nouveau agrandi, lorsque Jean Hunyadi devient le dirigeant administratif du comitat de Timiș et y établit sa résidence. En 1552, la forteresse est conquise par les troupes ottomanes et subit de grandes destructions pendant le siège. La garnison ottomane n'utilisera que les murs d'enceinte, et pendant son règne, elle ne se concentrera pas trop sur la reconstruction car le bâtiment bénéficiait également d'un élément de défense naturel : la rivière Timiș, qui entourait aussi bien la construction que la communauté située au nord de celle-ci, respectivement la ville de Timișoara d'aujourd'hui. La palissade entourant le château date même de cette époque, étant construite de piliers de chêne et de terre.

On ne connaît pas exactement le moment où une caserne d'artillerie a été construite sur les ruines de l'ancienne forteresse médiévale, mais le moment s'est produit après plus d'un siècle et demi d'occupation ottomane, autour de l'année 1727. Le bâtiment était modestement décoré, compte tenu de son utilité militaire, ayant les façades pourvues d'éléments dans le style baroque.

Une description mentionnée dans le journal du voyageur Antal Mindszenty révèle à quoi ressemblait l'intérieur de la caserne en 1821 : « À l'heure actuelle, l'artillerie, le dépôt de munitions et les ateliers de production d'armes sont conservés ici … » Dès qu'on franchira le seuil du bâtiment, on pourra rencontrer les personnes qui sont liées au dépôt d'artillerie et qui vivent dans l'aile ouest et dans l'aile de l'autre côté, de l'arrière. À droite de la porte, au rez-de-chaussée se trouvent les ateliers où sont fabriquées les armes. Environ au milieu de l'aile sud, un large escalier plus ancien mène à l'étage à un couloir d'où, à travers une grande porte double, on peut entrer dans l'ancien palais de la forteresse. Ici se trouvent de nombreux et divers types d'armes plus anciennes et plus nouvelles, bien rangées et joliment regroupées sous différentes formes et aspects … » Les objets y conservés sont composés des armes, des armures métalliques, des heaumes et des boucliers avec ou sans les armoiries des braves renommés qui ont vécu ici … ».

La révolution de 1848 cause des nouveaux dégâts au bâtiment, mais par la suite il a à nouveau été reconstruit en 1856 dans un style éclectique. De hautes fenêtres dans le style néo-gothique et divers autres éléments rappelant l'ancienne forteresse sont ajoutés à l'occasion de cette reconstruction.

Ștefan Losonczy était le dirigeant administratif du comitat de Timiș et le commandant militaire de la garnison de Timișoara pendant le siège ottoman de 1552. Bien qu'il ait finalement perdu la forteresse et ait été capturé et décapité, il a toutefois réussi à résister aux envahisseurs pendant un mois, malgré le manque d'argent, une très petite armée et les fortifications insuffisantes de la forteresse devant les canons ottomans.

Bien qu'ils aient promis au commandant que les habitants pourraient quitter la ville en toute sécurité, les Turcs n'ont pas tenu parole et ont tué les soldats de Losonczy et une partie des chrétiens qui tentaient de s'échapper de la ville. Le commandant, grièvement blessé, a été décapité. L'événement a marqué le début d'une nouvelle période historique, celle de la domination ottomane, qui a duré 164 ans.