Fortresse Histria

Dans le voisinage des embouchures du Danube, sur les rives du lac Sinoe, vous découvrirez les ruines de la plus ancienne ville de Roumanie – la ville gréco-romaine d'Histria.

Histria a été fondée vers le milieu du VIIe siècle avant J.-C. par les Grecs ioniens qui sont venus de la ville de Milet, située en Asie Mineure. Jusqu'à la conquête romaine de la Dobrogée, c'était la plus importante colonie grecque sur la rive ouest de la Mer Noire. La forteresse était placée dans la zone de contact des trois grandes civilisations : Scythe, Thrace et Ionienne, en reliant ainsi l'Orient à l'Europe centrale par l'intermédiaire du Danube (l'ancien Istros).

En 480-475 avant J.-C., la première émission monétaire sur le territoire de la Roumanie a lieu à Histria, lorsque le didrachme d'argent est frappé avec la représentation sur l'avers d'un aigle sur un dauphin et la légende IΣTPI (ISTRI), et sur le revers deux têtes humaines jointes et inversées.

Un autre moment important de son histoire est le remplacement du régime oligarchique par le régime démocratique, au milieu du Ve siècle avant J.-C., ce qui est consigné par Aristote dans son ouvrage bien connu « la Politique ».

Vous serez surpris d'apprendre que la forteresse Histria a été violemment détruite et brûlée 20 fois au cours de ses près de 14 siècles d'existence ininterrompue. Elle est renée à chaque fois comme le phénix légendaire. 

Appelée par certains historiens « la Pompéi roumaine » en raison de la richesse et de la variété du matériel archéologique découvert, la forteresse Histria n'a pas encore révélé toute son histoire. Unique et fascinante, elle porte ses messages mystérieux vers le futur comme une véritable capsule temporelle.

La première fortification romaine d'Histria a été bâtie au IIe siècle avant J.-C. 

Au milieu du IIIe siècle après J.-C., la forteresse Histria est sévèrement détruite par une attaque des Goths venus par la mer. La fortification est reconstruite sous le règne de l'empereur Constantin le Grand (306-337). 

Au VIe siècle après J.-C., sous le règne de l'empereur Justinien (527-565), la ville connut une nouvelle période de floraison. C'est au cours de cette période que les locaux sont restaurés et la basilique épiscopale et la basilique située au sud de la forteresse sont construites.

Dans la première moitié du VIIe siècle après J.-C., la forteresse est détruite par les invasions successives des Nomades et est désertée par les derniers habitants au milieu du VIIe siècle après J.-C.

Pendant les règne des empereurs Dioclétien et Constantin le Grand, l'enceinte de la forteresse disposait d'un système de défense plus complexe, étant pourvue de sept tours de défense situées du côté ouest et de trois tours d'angle (SE, NV et NE). Le côté est (faisant face à la mer) n'était pas pourvu de tours de défense. La grande porte, ayant une largeur de 3,30 m, et la porte sud-ouest, de 2,40 m, étaient également destinées à permettre l'entrée dans la forteresse des chars pour le transport des marchandises. La grande Porte était défendue par quatre tours rectangulaires. Devant la fortification romaine tardive (les IIe et IIIe siècles après J.-C.), à l'ouest, il y avait trois vagues de terre qui complétaient la défense de la forteresse.

Le port était situé dans la zone sud de la forteresse pour protéger les bateaux du vent du nord-est. À l'époque romaine, les bateaux étaient guidés à l'aide d'un phare qui apparaît sur les pièces romaines émises à Histria.

Visitez le Musée de la forteresse Histria pour obtenir une image complète de la ville antique et de ses environs ! Les expositions sont organisées chronologiquement, en comprenant des pièces intéressantes, certaines particulièrement belles, voire uniques. 

Juste à l'entrée du musée, vous découvrirez un relief en marbre unique avec la représentation des huit divinités grecques les plus importantes, ainsi qu'une représentation d'Hélios (le Soleil) située à chaque des deux extrémités de ce relief.

Une pièce exceptionnelle est la liste des dirigeants de la Gérousie d'Histria (le Conseil des anciens) de l'année 138 après J.-C. En plus des 157 noms, l'inscription comprend le décret honorant le président en exercice, Artemidoros d'Herodoros, qui a donné à l'association une somme d'argent pour la célébration annuelle de la « fête des roses » (Rosalia).