Château Pekri d'Ozd

Le château de Pekri, trésor vivant de la Renaissance architecturale, se dresse fièrement sur la colline surplombant le petit village d'Ozd du département de Mureș. Le château aux éléments baroques est truffé d'histoires des propriétaires terriens hongrois qui y vivaient, mais peu de gens savent que, à l'intérieur de ce qui ressemble aujourd'hui à une imposante forteresse, c'est la célèbre poète hongroise Kata Szidónia Petrőczyla qui a vécu et écrit des mots pleins de tendresse et d'émotion.

Avec une histoire de plus de 400 ans, au cours de laquelle il a appartenu à tour de rôle aux familles Radák et Pekri, le château a été détruit par un incendie et ensuite entièrement reconstruit en 1732. Pendant la période de gloire du château, le propriétaire terrien Lőrincz Pekri et son épouse Kata Szidónia Petrőczy vivaient ici, cette dernière étant l'une des premières poètes de l'époque baroque hongroise. Pendant les nombreuses périodes d'absence de son mari, elle s'est concentrée sur la littérature ecclésiastique réformée et a composé de nombreux poèmes centrés sur le thème de la mort et de la souffrance humaine.

De nos jours, le château appartient à une association chrétienne qui lutte pour restaurer son éclat d'autrefois. La Fondation Bonus Pastor a réussi ces dernières années à rénover complètement le toit et gère actuellement un centre de réadaptation pour personnes dépendantes qui est situé dans les anciennes écuries. Le château est ainsi capable de perpétuer la mission chérie par la sensible poète hongroise pour cet établissement : alléger les souffrances et redonner espoir.

Le château a été bâti au XVIIe siècle et, bien que sa forme puisse suggérer un rôle défensif, il est peu probable qu'il ait jamais rempli ce rôle. Même si la date exacte de la construction et le propriétaire d'origine ne sont pas connus, on sait avec certitude qu'il a servi d'habitation pendant de nombreuses années. Le plan du palais est typique de la Renaissance, composé d'un carré ayant des tours circulaires aux coins.

Au début de la Guerre d'Indépendance, Lőrincz Pekry a été capturé et il est passé du côté de Ferenc Rákóczi pendant sa captivité. Sa femme a été capturée en même temps que leurs cinq filles et elles ont été emprisonnées à Sibiu pendant plus d'un an. Ici, Kata Szidónia a subi un accident vasculaire cérébral mineur. La famille a dû fuir la Transylvanie à deux reprises, soit en 1705 et en 1707. Elle se réfugia tout d'abord à Huszt, ensuite dans le château princier de Beregszentmiklós, où elle mourut. Elle a été enterrée dans l'église réformée de Huszt et sa tombe peut être visitée encore aujourd'hui. Son mari la suivit dans la tombe un an plus tard, en 1709. N'ayant pas de fils, la noble branche de la famille Pekry s'éteignit avec eux.